Le dollar fort, l’apprentissage du français moins cher
Vous avez probablement déjà vu dans l’actualité que la valeur du dollar américain a augmenté par rapport à celle de l’euro, atteignant la parité avec l’euro pour la première fois en 20 ans. C’est-à-dire, que depuis l’entrée en circulation de l’euro en 2002, il a toujours été au-dessus du dollar, à un taux moyen d’environ 1 EUR = 1,30 USD. Actuellement, le dollar est quasiment égal à l’euro (1 EUR = 1.01 USD au moment de la rédaction de cet article), le surpassant même sur certains marchés les jours précédents. Ce graphique, tiré du site Xe.com, l’illustre parfaitement :
C’est maintenant que vous vous demandez : mais, hé… Vous enseignez les langues ou l’économie ? Désolé, nous n’allons pas gagner de Prix Nobel pour aucune des deux matières. Mais nous voulons vous donner des conseils sur la manière dont cela pourrait vous être utile si vous envisagez d’apprendre le français en France.
Avertissement : Cet article ne représente en aucun cas un conseil financier. Avant de prendre toute décision concernant votre argent, consultez un conseiller financier professionnel.
Qui bénéficie de la parité dollar/euro ?
Avant de poursuivre votre lecture, vous vous demandez peut-être si cela peut vous être bénéfique. Pour aller droit au but, cela vous profitera plus particulièrement si vous vivez dans l’un des 12 pays du monde qui utilisent le dollar comme monnaie légale : les États-Unis, l’Équateur, le Salvador, le Zimbabwe, les Îles Vierges britanniques, les îles Turks et Caicos, le Timor-Leste, la Bonaire, la Micronésie, Les Palaos, les Îles Marshall et le Panama.
Si, d’autre part, le pays dans lequel vous résidez n’utilise pas le dollar, comme c’est le cas dans une vaste majorité des nations, cela pourrait malgré tout vous servir si vous planifiez de voyager à l’étranger, cela pourrait aussi, être une mauvaise chose ou ne pas vous concerner du tout. En économie, les choses sont généralement beaucoup plus complexes, contrairement aux langues qui sont faciles si vous les appréciez.
Les taux de changes moyens sont établis entre les paires de devises des pays et n’ont pas le dollar comme référence (bien que le dollar affecte indirectement l’ensemble de l’économie). Ils dépendent de différents facteurs comme l’approvisionnement du marché et la demande pour chaque devise, l’inflation et les taux d’intérêts, la « santé » de l’économie de chaque pays, et les réserves en devises étrangères, entre autres. Par conséquent, si l’euro perd de la valeur par rapport au dollar, cela ne signifie pas qu’il perdra de la valeur par rapport à la devise de votre pays. Par exemple, voici le graphique de l’euro par rapport au franc suisse sur la même période :
Dans certains pays, en particulier les pays en développement, l’effet indirect de ce phénomène peut être plus marqué à court terme (volatilité), car une majorité d’entre eux ont des dettes en dollar et leur gouvernement doivent donc intervenir, en augmentant ou réduisant leurs réserves en dollar, pour éviter que la spéculation ne génère une dépréciation encore plus importante de leur monnaie par rapport au dollar.
Cette même spéculation financière peut entraîner une plus grande demande de dollars que d’euros à court terme dans différents pays, provoquant une baisse de la valeur de l’euro dans la monnaie locale, ou une plus grande volatilité.
Comment un euro faible peut-il vous être bénéfique ?
Pour faire simple : si vous payez en dollars, vous pouvez maintenant acheter plus d’euros pour le même montant en dollars. Imaginez, vous vous attendez à dépenser 1000$ pour venir en France. Il y a quelques temps, vous auriez acheté 700€ avec cet argent. Aujourd’hui, vous achetez 1000 euros. Et avec ces euros, vous pouvez acheter plus de choses ici que vous n’auriez pu auparavant.
Si la devise de votre pays n’est pas le dollar, nous vous recommandons de contacter un conseiller financier pour qu’il vous conseille sur la manière de profiter de ces fluctuations à court terme et choisir le meilleur moment pour voyager.
Par conséquent, en plus des autres raisons que nous vous citerons ultérieurement, il s’agit du moment idéal si vous aviez déjà prévu de suivre un cours d’immersion française à l’étranger.
Pourquoi cette situation ?
Comme pour tout ce qui concerne l’économie, il existe un grand nombre de facteurs. La raison la plus immédiate est les taux d’intérêts américains. Le taux d’inflation aux États-Unis, comme dans beaucoup d’autres pays, est à son niveau le plus élevé depuis 1981.
Dans le but de réduire l’inflation, la réserve fédérale américaine (Fed) augmente progressivement les taux d’intérêts. L’intérêt est le coût associé au risque de l’argent, la valeur supplémentaire qu’une personne ou une institution (en particulier les banques) fait payer aux autres pour prêter de l’argent. Quand l’intérêt est bas, le montant de l’épargne baisse, car sa rémunération est moindre, les gens préfèrent donc consommer davantage au lieu d’économiser, et ils peuvent également obtenir des prêts moins chers pour acheter. Au contraire, avec des taux d’intérêts plus élevés, la consommation baisse pour les mêmes raisons.
Donc. Selon la Théorie Quantitative de la Monnaie (par Irving Fischer), l’économie financière interagit avec l’économie réelle au moyen de la formule suivante :
M * V = P * Q, where:
M = Offre monétaire (combien d’argent les gouvernements impriment).
V = Vitesse de circulation de la monnaie (qui mesure la fréquence à laquelle une unité de monnaie change de main).
P = Niveau général des prix.
Q = Somme de tous les biens et service produits dans l’économie, le PIB réel (Produit Intérieur Brut). C’est en multipliant P * Q qu’on obtient le dénommé PIB, mais c’est une autre histoire.
Lors d’une forte consommation, puisque V et Q sont constants à court terme, P dépend exclusivement de l’offre monétaire. Autrement dit, si les banques centrales impriment plus d’argent, il y a plus d’argent pour acheter les mêmes produits, et selon la loi de l’offre et de la demande, les prix augmentent. La hausse généralisée des prix est appelée inflation. Ainsi, comme souligné par l’économiste Milton Friedman, l’inflation est un phénomène monétaire. Donc, les gouvernements sont en grande partie responsables. Ne vous faites pas d’illusions en pensant le contraire.
Il s’avère que pendant des années, les gouvernements ont augmenté l’offre monétaire (depuis la crise de 2008). Quand les confinements du COVID-19 sont arrivés, ils ont dû imprimer de l’argent comme s’il n’y avait pas de lendemain pour maintenir l’économie à flot. À cela se sont ajoutés les problèmes logistiques et la crise des supraconducteurs liés à la pandémie, et plus récemment aux prix élevés du pétrole, du gaz et des engrais dus à la guerre en Ukraine. Mais il s’agit de facteurs temporaires, qui n’auraient pas déclenché une forte inflation par eux-mêmes.
Cette année, avec des taux d’intérêts plus élevés, les investisseurs préfèrent utiliser leurs ressources pour acheter plus d’obligations du Trésor américain, qui sont plus sûres mais moins rentables, que d’investir dans des options plus rentables mais aussi plus risquées comme des actions ou des cryptomonnaies. Et étant donné que ces obligations sont achetées en dollars, la valeur du dollar augmente. Et voilà, tout est clair.
Donc, quelle est la suite ?
L’histoire nous a montré que la hausse des taux d’intérêts est efficace pour contrôler l’inflation. La question est de savoir jusqu’à quel point faut-il l’augmenter. Cela dépendra de l’ampleur des pertes économiques. Des taux d’intérêts plus élevés pendant trop longtemps peuvent générer des récessions, ce qui n’est dans l’intérêt de (presque) personne. Par conséquent, il faut s’attendre à ce que l’inflation aux États-Unis baisse d’ici l’année prochaine, et le prix du dollar avec. Venir en Europe sera de nouveau plus cher.
Mais les économistes et les gouvernements n’ont pas de boule de cristal pour prédire l’avenir, si c’était le cas, le présent ne serait pas ce qu’il est :-). Ce que nous savons c’est qu’il y a maintenant de l’optimisme et les pays développés grandissent. Une envie de profiter de la vie et de voyager comme nous ne l’avions pas vu depuis longtemps. La France est de nouveau pleine de touristes, et tout se passe bien.
Selon le célèbre investisseur Warren Buffett, le meilleur investissement que vous puissiez faire est en vous-même. Si, comme beaucoup de gens, vous avez également économisé durant la pandémie, pourquoi ne pas investir en vous-même maintenant et apprendre le français en France ? L’argent va et vient, mais ce que vous apprenez durera toute une vie et vous donnera des retours dans le futur (y compris de l’argent 🙂.