Voyagez au cœur du Moyen-âge, ouvrez les portes  du temps !

A bord d’une machine à remonter le temps, l’immersion linguistique peut être aussi historique !

Randon, étudiant anglo-américain vivant à Londres, a pu faire cette expérience magique de s’imaginer être dans la peau d’un seigneur, d’un troubadour, d’un bâtisseur.. il y a quelques huit siècles. Aux confins du Périgord et de la Gascogne, les châteaux se dressent fièrement au-dessus des rivières, champs et forêts. Là, le temps s’est arrêté. Avec un peu d’imagination, vous pourrez entendre le grincement de la herse ouvrant l’accès au château puis le bruit des charrettes pénétrant dans la basse-cour du château. Arrivé dans cette large basse-cour, vous percevrez comme Randon le bruit et l’agitation de tous les artisans, paysans, présents et essentiels à l’activité et au fonctionnement d’une puissante forteresse: le martèlement du forgeron, le caquètement de la volaille, les aboiements des nombreux chiens, le cris des cochons, le pas des chevaux sur les pavés, les conversations des paysans avec les serviteurs du seigneur venus  acheter les légumes, viandes et poissons nécessaires à la préparation d’un banquet. Ces châteaux étaient plein de vie !

En empruntant de majestueux escaliers, Randon arrive jusqu’à la haute-cour où l’ambiance est bien différente. Ici, Randon, ni paysan ni artisan,  voici le domaine privé du seigneur! N’entends-tu pas un air de luth qui vient du logement seigneurial? C’est sans doute, l’épouse du seigneur Pierre de Gontaut, le maître des lieux, qui pratique son instrument entourée  de ses dames de compagnie?

Allons dans le donjon, donjon car oui, le donjon ne signifie pas en français cette sombre prison mais bien la tour où demeure la famille du seigneur. Nous montons l’escalier à vis, bâti avec la belle pierre calcaire locale qui nous mène tous les deux jusqu’à une vaste pièce où loge habituellement la famille du seigneur.

Tiens, où sont-elles passées? Où est Dame de Gontaut qui jouait à l’instant ces notes magnifiques de luth? La pièce est immense et vide! 
Dans la belle cheminée sculptée, le feu est éteint ! Heureusement, il fait encore doux en Octobre mais, imaginez au cœur de l’hiver, cette grande pièce glaciale…Brrr…

 Entretenir le feu était une tâche essentielle, confiée bien sûr aux nombreux serviteurs. Le château est toujours entouré de forêts où les bûcherons pouvaient couper le bois si précieux pour alimenter les nombreuses larges cheminées de chacune des pièces de vie de la demeure seigneuriale. Quittons ce lieu déserté pour monter en haut du donjon.

Quelle vue ! N’est-ce pas Randon? Pierre de Gontaud et ses successeurs devaient souvent contempler ce paysage et ainsi  apercevoir dans le lointain si des troupes ennemies se rapprochaient !

Pendant la terrible guerre de cent ans, où se sont trouvés opposés les Rois de France aux Plantagenêt, Rois d’Angleterre, le château a dû subir de nombreuses attaques et sièges.

Ainsi, le seigneur Malrigou de Bideran, rallié aux Anglais, donne l’ordre en 1447, de mettre le feu au château. On peut encore voir les pierres roussies de la tour qui témoignent de cet incendie. Regardez les traces de cet incendie, encore  visibles  après près de six siècles !

Finalement, cette interminable guerre prend fin quelques années plus tard, les Français “boutent” (repoussent) hors de France les Anglois (Anglais) et les Gontaut, seigneurs de Biron renforcent leur puissance donnant toute sa splendeur au château, construisant des logis plus confortables à la Renaissance et aux siècles suivants. Finies les guerres, place à une vie de château faite d’amusements et de divertissements. Le château s’entoure de parcs et jardins et l’on construit  une superbe galerie où ces messieurs dames profitent d’une vue éblouissante sur la campagne.

Au siècle de Louis le quatorzième, le fameux Roi  Soleil qui a bâti le célèbre château de Versailles, les seigneurs de Gontaud partagent leur temps entre Versailles et leur château de Biron, de même au siècle suivant, le siècle dit des Lumières. Regardez Lisa, mon étudiante précédente, sous cette galerie ouvrant une vue fantastique sur le paysage au nord du château !

Pas étonnant que les paysans se révoltent plus tard en 1789 ! Les révolutionnaires ont attaqué tous les châteaux en France. Les châteaux étaient le symbole de l’oppression qu’ils subissaient depuis des siècles. Ils ont très souvent endommagé les statues, les sculptures comme on le voit sur la photo suivante. Il s’agit d’une face du tombeau d’un des seigneurs du château, Pons de Gontaut. Ce tombeau est situé dans l’église seigneuriale du château. On peut remarquer que deux des personnages sculptés ont perdu leur nez tandis que le troisième a perdu la tête !

Ça ne rigolait pas à l’époque ! Bon, Randon, que dirais-tu de revenir au vingt et unième siècle et de profiter d’un bon repas dans un restaurant à l’entrée de la belle Bastide De Monpazier?

On est bien, à l’ombre de  la belle glycine, avec ce beau soleil d’Automne. Et puis, le magret de canard était délicieux !

Pour finir, un petit tour dans cette belle Bastide qui a été fondée par les Anglais en 1284, sous le règne d’Edouard 1er mais ça, c’est une autre histoire !
Sachez quand même que cette Bastide a été utilisée comme lieu de tournage pour le dernier film de Ridley Scott, le dernier duel (The Last duel) ! Un film à voir impérativement !